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Denis St-Michel

Agiliste / PSPO II · PSM II · PAL · SPS / Je rends les équipes hautement performantes et j’accrois la valeur des produits.

Le travail que nous effectuons en équipe exige que nous ayons une belle communication efficace entre nous. Si, dans notre monde technologique, la collaboration entre équipiers s’appuie sur une multitude d’outils et de procédés virtuels, il n’en demeure pas moins que pour avoir du succès, les membres de l’équipe doivent échanger de vive voix.

Le manifeste agile en fait d’ailleurs l’un de ses 12 principes fondateurs : « La méthode la plus simple et la plus efficace pour transmettre de l’information […] est le dialogue en face à face. »

Pour moi, le mot le plus important ici est le mot dialogue. Le dialogue est un échange. Pour que cet échange soit de qualité, le parler tout autant que l’écoute doit l’être aussi.

Nous vivons à une époque ou la diffusion a pris largement le dessus sur l’écoute. À preuve, les réseaux sociaux où tout un chacun publie à un rythme effréné. Il n’est donc pas étonnant que l’écoute active, attentive et volontaire nous paraisse si difficile à maîtriser.

Comment peut-on se réapproprier les vertus magnifiques de l’écoute active? Voici, en vrac, quelques trucs pour nous aider.

 

  1. Ciblons une (1) seule rencontre par semaine, préférablement d’une durée de moins de 30 minutes.
    Faisons-en notre rendez-vous d’écoute. Essayer d’être activement à l’écoute, toujours, est énergivore. Cibler une seule rencontre par semaine, c’est se fixer un rendez-vous privilégié avec une personne que l’on apprécie, et avec soi-même. Choisissons une plage horaire qui est judicieusement alignée avec notre niveau d’énergie. Choisir notre rencontre du vendredi après-midi n’est peut-être pas le plus indiqué. Offrons-nous un moment de qualité dans les meilleures dispositions possibles pour en faire une activité agréable.
  2. Pendant cette rencontre, mettons notre téléphone mobile dans une autre pièce.
    Nous sommes tous devenus un peu victimes du FOMO, la Fear Of Missing Out. Voilà pourquoi il est aidant de commencer notre pratique d’écoute active en se limitant à quelques minutes à la fois. L’idée est de créer de petites habitudes qui s’accumuleront pour nous aider à être plus attentifs aux autres lorsqu’ils nous parlent. En nous séparant, physiquement, de notre appareil mobile, nous aidons notre corps et notre esprit à accepter cette séparation. Loin des yeux, loin du cœur, comme on dit? Notre cœur peut survivre sans téléphone pour une petite demie-heure!
  3. Fermons toutes les autres fenêtres sur notre ordinateur.
    Vraiment. Tous les stimuli auxquels nous répondons habituellement dans un environnement de travail physique sont décuplés, maintenant que nous travaillons de manière distribuée. Notre ordinateur est donc devenu notre seul et unique point de liaison avec tout notre environnement de travail! Il n’est donc pas étonnant qu’il prenne une si grande place. Malheureusement, cette place qu’il occupe se fait au détriment d’une écoute active. Fermer toutes nos fenêtres (ne pas juste les minimiser!) peut sembler insécurisant, voire un peu contre-productif. Mais en réalité, c’est extrêmement libérateur; l’essayer c’est l’adopter!
  4. Regardons notre webcam, et non le fil vidéo de notre interlocuteur.
    D’une part, ce dernier aura l’impression que nous le regardons directement dans les yeux. Il y aura une perception d’attention qui est très gratifiante. D’autre part, privés de notre sens de la vision, nous serons plus attentifs à notre audition. Nous découvrons ainsi les petites inflexions de la voix qui ajoutent aux propos. Nous suivons mieux la conversation. Nous sommes davantage engagés dans le processus communicatif. Surtout, nous offrons un cadeau à cette personne qui se trouve de l’autre côté de notre écran. Nous lui démontrons que ce temps qu’elle prend pour nous est important et apprécié. C’est une superbe façon d’enrichir la qualité de nos relations!
  5. Prévoyons un 5 minutes supplémentaire, juste à nous, avant de sauter à pieds joints dans notre prochaine activité. Prenons ce temps pour mettre sur papier les conclusions de notre rencontre. Ajoutons-y nos sensations, ce que nous avons aimé, ce que nous avons moins aimé. Ce processus est essentiel pour conclure l’écoute active, car elle participe à la rétention de l’information. Ce rituel nous permet aussi d’éviter de tomber dans le cercle vicieux des réunions qui s’enchaînent les unes après les autres sans relâche. L’écoute active, ce n’est pas simplement d’entendre ce que les autres ont à dire. C’est aussi de s’accorder du temps de rétention et de réflexion sur les propos échangés.
  6. Lors de notre prochaine rencontre avec cet intervenant, préparons-nous en relisant nos notes. Faisons un lien, d’entrée de jeu, avec un élément de la précédente discussion. Cela peut être un élément sur lequel nous voulions tous deux revenir, ou une anecdote de la vie personnelle de notre interlocuteur qui a piqué notre curiosité. Cela mettra la table pour une réciprocité dans l’écoute active, et nous aidera à enrichir la relation que tous deux entretiennent. Nous sommes alors témoins d’une sorte d’émerveillement chez l’autre.  Il suffit de regarder la brillance du regard ou le sourire qui s’esquisse alors. C’est comme si le visage de l’autre nous remerciait d’avoir été autant à l’écoute.
  7. Essayons les Walking-meeting!
    Le Walking-meeting est une pratique qui consiste à avoir notre rendez-vous… au téléphone, et sans écran devant le visage. Profitons de ce moment pour aller marcher dans une rue tranquille ou un parc situé à proximité. Il fut un temps où nos communications avec une personne distante ne se faisaient que par téléphone (ou par courrier). Ce truc est bien logique : moins nous avons de distractions visuelles ou tactiles, plus notre sens de l’ouïe est libre d’être exploité. Il n’y a rien d’étonnant donc, à ce que nous soyons plus attentif et concentré lorsque nous échangeons au téléphone. Il y a un autre avantage à pratiquer le Walking-meeting. En public, s’il y a d’autres gens autour de nous, nous serons instinctivement plus réfléchis dans notre façon de parler! Nous risquons donc d’interrompre moins souvent, et de laisser davantage de place à la personne au bout du fil. En plus, cela nous permet de prendre une marche. Notre tête, notre dos, notre santé en général nous diront merci! Il faut cependant résister à la tentation de faire un Facetime ou d’ouvrir Zoom sur notre téléphone mobile!

Bâtir des relations humaines de très grande qualité demande une écoute à la hauteur de nos attentes. Nous sommes des êtres hautement grégaires. L’époque technologique dans laquelle nous vivons nous fait parfois oublier les réflexes d’écoute que nous portons en nous.

Heureusement, chaque été, nous avons un rappel du bienfait de l’écoute active, lorsque, rassemblés autour d’un feu de camp, nous écoutons attentivement cette histoire de pêche, ce récit scolaire du plus jeune, ou la guitare du musicien de la famille qui gratte de vieux classiques pour le bonheur de tous.

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